(publié le premier août 2012)
La semaine dernière j’ai écrit à ma boss pour l’informer que je ne reviendrais pas travailler fin août, début septembre. Je le savais depuis deux semaines, un mois, peut-être même depuis que Mini Fée est née, depuis qu’elle ne lâche pas mes tétons pour un biberon, depuis qu’elle adore aller au parc, embrasser d’autres enfants, rigoler avec eux, m’oublier un moment, mais pas longtemps, je la veux avec moi, je me veux avec elle, encore un an.
Je ne sais pas si c’est plus pour elle ou pour moi. Je ne sais pas si c’est pour m’épargner de trouver une garderie et m’épargner ses pleurs les matinées où je l’embrasserais avant de m’en aller à quelques kilomètres de ses rires. Je ne sais pas si c’est pour continuer à la regarder avec plaisir enfoncer ses doigts dans sa bouche, enfoncer des morceaux de framboises, la regarder tacher ses t-shirts avec sa salive, des biscuits vanillés et des fleurs écrasées. Je ne sais pas si c’est pour elle, pour qu’elle ait encore ma chaleur, mon parfum, mes cheveux à tirer, mes seins à vider quand elle le veut, nos matinées à sourire à tous le commerçants de la rue Masson, nos après-midis au parc ou à la bibliothèque et au bain, notre routine à nous, notre tisane à la menthe poivrée et notre Baby Einstein à nous quand ça ne va pas.
Je veux bien croire que c’est pour nous deux, que ce n’est pas juste pour moi que c’est important, cette année additionnelle, que ça lui plaira, qu’elle se fera des amis même à rester dans son porte-bébé encore quelques temps, collée contre moi, un petit chapeau turquoise ou rose sur la tête, tournée vers les autres, un bras tendu vers un passant, mais l’autre autour de moi, ses doigts pinçant ma peau, pour se prouver que je suis bien là, que je reste là, que je suis à elle, pour toujours.