J’aime ça, que mes enfants croient au Père-Noël et à la Fée des étoiles. Moi, j’ai cru jusqu’à huit ou neuf ans que la fée des dents existait (parce que ma grand-mère me l’avait décrite parfaitement, genre avec des voiles roses et mauves, elle l’avait vue, traverser la cuisine, un soir, avant de trouver la chambre de ma mère pour y donner un dix sous). J’ai aussi cru que j’étais une sorcière jusqu’à oh well mes treize ans, peut-être. Et la réincarnation de la Fée des étoiles jusqu’à mes vingt ans, environ, jusqu’à mes vingt-quatre ans, environ, plus probablement.
Bref, je ne serai pas celle qui vous dira qu’il faut toujours dire la vérité aux enfants.
Mais ce texte de Mitsiko Miller, qui n’aime pas le Père-Noël, a réussi à venir me chercher. Parce que moi aussi, les cadeaux, je ne comprends plus pourquoi il faut en donner, absolument, parce que c’est le vingt-cinq décembre, bientôt, et que tout le monde en donne, à cette date-là. Parce que sa réflexion, sur le sens et l’obligation du don, et aussi sur la raison de recevoir, être sage, absolument, être sage, pour croire à la magie de Noël, est, je crois, très importante.
Un extrait, quand son fils lui annonce que le Père-Noël, c’est des sornettes: “«Ah? Alors, qui te donne tes cadeaux?», ai-je enquêté.
«Ben, toi! Parce que toi, maman, tu n’es pas comme le père Noël. Et papa non plus. Vous, vous m’aimez comme je suis. Que je sois sage ou non. Et c’est ce que je préfère.»”