Je peux les imaginer en pompier, en gogo boy, en princesse qui rote l’alphabet au complet, en tragédienne, en gars de la construction, en danseur de ballet, en chercheuse de trésors.
Je me soucie aussi qu’ils soient eux-mêmes, de ne pas laisser mes rêves d’enfants (diriger 63 pays/être une sorcière/avoir une voiture décapotable comme dans Beverly Hills/être vétérinaire/écrire des romans policiers) devenir les leurs obligatoirement.
Souvent on me demande comment je réagirais si ma fille voulait faire comme moi, devenir escorte. Je suis troublée, qu’on pense à ma fille comme ça, et non à mon fils, qu’on ose questionner sa sexualité. Je ne sais pas comment je réagirais, comme je ne sais pas comment je réagirais à quoi que ce soit la touchant. Si elle se fait piquer par une abeille, genre. Si elle pleure pour avoir un chien, si elle pleure pour ne plus jamais aller à l’école. Si elle veut déménager en Alaska. Je ne sais même pas comment réagir quand elle me parle de faire du camping l’été prochain.
Je remercierais la confiance qu’elle a en moi, pour me parler d’un sujet tabou. Sinon, quoi? Ma fille, c’est ma fille. Je ne l’obligerais jamais à être une autre personne qu’elle-même, tant que cette personne pense à regarder des deux côtés de la rue avant de traverser.
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